RC Chaux-Neuve - Chatelblanc

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les entrainements

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Il est 14h00, c'est mercredi... Ambiance tranquille de début d'entraînement au stade de saut de la Côte Feuillée.

Accoudé à la rembarde devant la rotonde, on s'attarde sur un groupe d'enfants et d'adolescents qui jouent sur la raquette*, discutent et s'échauffent.

Foot, jogging, étirements, puis les fameuses simulations d'extension : "on travaille les automatismes avant chaque séance, un bon moyen de se mettre dans le bain".

A tour de rôle, petits et grands, s'accroupissent, bras tirés en arrière, et se détendent d'un bon dans les bras de l'entraîneur.

Des enfants qui viennent de toutes les communes environnantes du Haut-Doubs, Mouthe, Chapelle, Foncine le Haut et Foncine le Bas, Chaux Neuve, le Mont d'Or, Oye et Palet.

De 7 ans pour les plus petits à 18 ans pour les grands. Des "combinés" pour la plupart.

Les skis immenses sont exposés dehors ; dans les vestiaires on enfile les combinaisons, on se chausse en discutant...

Le télésiège s'est mis en route.

Dès qu'on s'élève, on voit particulièrement bien le profil de la pente de réception, qui s'étale progressivement jusqu'à la raquette.

Les hauteurs sont impressionnantes : le tremplin est un édifice glacé, lisse et brillant.

* Raquette ou zone de dégagement

Piste d'arrêt. Zone plate prolongeant la zone de réception, permettant aux athlètes de ralentir et de d'arrêter.

S'entraîner, c'est remonter inlassablement pour un saut d'à peine dix secondes, travailler sans relâche les positions, les gestes techniques, l'attitude en vol, la réception, sous l'oeil des moniteurs juchés sur des promontoires à hauteur du bout du tremplin...

Le sauteur se lance en position assise, il forme un oeuf compact, tête baissée, les mains dan le dos. Au moment du saut le corps se redresse d'une impulsion, part en avant, les mains toujours dans le dos, jusqu'à la réception, droite et l'arrêt, négocié par un petit chasse-neige.

Une saison se répartit entre entraînements et compétitions, critériums, championnats, sur des rythmes adaptés à chaque tranche d'âge, et dans le souci de ne jamais excéder les possibilités physiques et mentales des enfants, notamment lors des courses, dont l'accumulation peut s'avérer contre-productive.

L'édification d'un petit tremplin de 28 mètres en 1994 témoigne de l'importance accordée à la formation des jeunes et à la transmission d'une tradition sportive. Saut et combiné s'inscrivent dans une statégie pédagogique à long terme, dès le plus jeune âge.

Jusqu'à 7 ans, les enfants se familiarisent avec le ski de descente ou de fond, pour apprendre l'équilibre sur les skis.

Apprendre à sauter, "c'est très long. Il faut déjà 5 ans pour passer du petit tremplin au 57 mètres".

Le saut, parce qu'il requiert des aptitudes psychologiques et techniques, est enseigné en premier : "Le mental est très important, le physique peut venir plus tard. Sauter s'apprend de 7 à 15 ans. Après, il y a l'effet peur. En même temps, il faut de l'appréhension, parce que celui quui saute sans se rendre compte, sans avoir un peu peur, ne va jamais très loin".

L'ensemble d'un saut depuis l'élan jusqu'à l'arrêt, nécessite un travail permanent, mais c'est l'impulsion qui détermine la qualité d'une performance. Quelques dixièmes de secondes qui supposent l'acquisition de réflexes complexes, la coordination d'un grand nombre de mouvements et de sensations.

Physiquement, l'accent est mis sur la détente, la rapidité, la tonacité.

"Il faut travailler des mouvements rapides, la légèreté, la souplesse, et éviter de prendre de la masse". Le fond fait appel à des qualités diamétralement opposées, que l'on cherchera à développer lorsque l'adolescent dispose de certaines capacités athétiques. "L'endurance, à la "caisse", ça vient plus tard, vers les quinzes ans. En fond, on s'entraîne pour durer : on va travailler le souffle, on va se muscler".

Entre l'entraîneur et le sauteur, une relation d'identification, voir de fusion est nécessaire : le premier se met à la place du second, "ressent" le saut afin de corriger et conseiller l'athlète.

Lorsque l'on observe un entraînement, on a le sentiment que le coach devient le double du sauteur : il mime le saut, absorbe le mouvement, décrit des sensations...